
Tout va bien
Il y a pas mal d'albums dans mon top 2018, et le dernier d'Orelsan y tient une bonne place. J'y ai pioché la chanson qui m'a le plus parlé quand je l'ai écoutée pour la première fois, et ça tient autant à la superbe instru de Stromae qu'aux paroles bien pensées d'Orelsan…
« Tout va bien, petit, tout va bien »
C'est une chanson à la structure assez simple : trois couplets courts, le refrain, et ciao. Elle est vraiment triste, le contenu est lourd de sens. Un adulte s'y adresse à un jeune enfant et lui parle de trucs graves qui se passent à côté de chez lui et dans le monde. Mais le rappeur contourne toute la vérité dans sa chanson et ne parle jamais des choses telles qu'elles sont. Quand il parle du SDF, il explique au gamin que « si le monsieur dort dehors, c'est qu'il aime le bruit des voitures ». Que si la voisine, qui est battue, a des bleus, « c'est qu'elle a joué dans la peinture ». Et que si les hommes se tirent dessus, « c'est qu'il y a des vaccins dans les balles ».
Ce sont les mots d'un adulte qui essaie de parler à un enfant des réalités injustes du monde, mais qui choisit de tourner la vérité en poésie, pour préserver son innocence.
Comment parler de l’horreur qui nous entoure à un enfant ?
Cette chanson pourrait aussi être une critique de l'hypocrisie de la société, qui tente de nous distraire sur les atrocités ambiantes en nous parlant de loisirs. Le clip qui a accompagné sa sortie nous montre des jouets géants, des paillettes, un champignon atomique arc-en-ciel, et un bus sur lequel sont peints les mots « tout va bien ».
Bon, en gros le monde va mal, et il faut décider de comment on va en parler, non ?
Pourquoi ?
Je ne saurai jamais vraiment comment répondre à un enfant qui demande pourquoi les humains font des trucs méchants et débiles, mais je suis à peu près sûre que déguiser la vérité n'est pas la bonne solution. Peut-être que tu as un petit frère, une petite sœur, qui t'a déjà posé des questions sur ces sujets. Peut-être que c'est assez tentant de simplifier, un peu, la réalité. Et peut-être aussi qu'à l'inverse, tu ne peux pas supporter que le monde fasse comme si « tout allait bien » alors que clairement, y a deux-trois soucis... C'est vraiment dur de trouver l'équilibre. Dans cette chanson, Orelsan choisit de basculer dans le cynisme et le pessimisme, mais cette posture ne laisse pas vraiment de place à la paix intérieure.
Si Dieu existait, pourquoi il laisserait le monde partir en sucette ?
Si tu as déjà parlé de ta foi à des amis non-chrétiens, je peux parier que dans bien des cas on t'a dit un truc du genre « Moi j'y crois pas, parce que si Dieu existait pourquoi Il laisserait le monde partir en sucette ? » Et d'ailleurs, peut-être même qu'en voyant passer certaines infos tu te dis ça aussi. C'est normal de ne pas accepter ou comprendre l'injustice. Mais pour le coup, ça soulève une question importante : Si Dieu ne peut pas supporter le mal, le péché, pourquoi le permet-il sur terre depuis tant de siècles ?
Si Dieu ne peut pas supporter le mal, le péché, pourquoi le permet-il sur terre depuis tant de siècles ?
Je crois que tant que l'intégralité du plan de Dieu pour la terre ne sera pas terminée, la réponse à cette question ne pourra jamais être simple, compréhensible à 100%, et détaillée en mode intro-développement-conclusion. Mais ce dont je suis sûre, c'est que Dieu est souverain sur tout et que le mal n’échappe pas à son regard. Que si de mauvaises choses arrivent, elles ne supplanteront jamais son plan parfait. Que Dieu est juste dans toutes ses voies, même lorsque sa manière d'agir dépasse complètement la raison humaine. La gloire de Dieu se manifeste aussi en surpassant le mal.
Finalement, la meilleure réponse, elle est dans la Bible, en Proverbes 16 verset 4 : « l’Éternel a tout fait pour un but, même le méchant pour le jour du malheur ». Ça veut dire que rien, absolument rien, n'arrive en-dehors de la souveraineté de Dieu, et que Dieu est parfaitement juste.
Alors c'est sûr que je ne comprends pas tout (voire parfois franchement rien), c'est sûr que j'ai un peu hâte de savoir pourquoi les choses sont comme ça, mais pour autant, je veux me répéter que tant que c'est Dieu qui tient les manettes, (et c'est le cas), et ben : tout va (quand même) bien.
Mandoline